Tout sauf un bug. Comme d’habitude, ces 5 là se retrouvent au Bar Le Sèvres pour tailler le bout de gras. La nuit est tombée depuis un moment, tout comme les bouteilles qui reviennent pourtant sans cesse à la charge. Nos 5 héros, Jean-Pierre, Clément, Bernard, Joël et Eusébio, refont le monde, racontent leurs meilleures anecdotes, se souviennent des moments partagés… Quand soudain !! 

Pour changer des vins encaissés jusque-là, tels des plaquages un peu subis, Eusébio profite d’un temps faible pour demander à Joël, qui n’est autre que le patron du bar, un café ristrettissimo mais « arhumatisé », son préféré, histoire de lancer la contre-attaque. Joël fait alors siffler les 15 bars de sa machine qui viennent donner le coup d’envoi d’un nouveau débat complètement fou : « pourquoi on ne monterait pas une équipe de rugby folklo… ? » Une légende urbaine raconte qu’un couple d’anglais venait d’entrer dans le bar au même moment. Va savoir…

Il faudra trouver des joueurs, un terrain, un cadre, un nom d’équipe, autant d’adversaires à vaincre, ou convaincre. Mais les idées s’enchaînent. Chaque membre de ce club des 5 a quelques contacts bien placés ou une paire d’amis prêts à rejoindre l’aventure si celle-ci arrive à voir le jour. Avec toute cette buée sur les vitres, c’est pas gagné. Dans l’euphorie, les cigarettes s’enchaînent, dégageant une fumée semblable aux volutes qui s’échappent des corps essoufflés après un match âprement disputé. Jean-Pierre reprend une bière, suivi dans son échappée par Clément et Bernard. Joël baisse et relève le levier de la tireuse. Des percussions répétées du houblon et du malt qui se disputent l’espace dans ces verres sans fond. Joël, lancé sur un breuvage plus fort, jouera des crochets pour rentrer à son vestiaire. 

Une décision, assez facile à prendre je le conçois, est finalement actée. Si l’essai est transformé, les 3èmes mi-temps se joueront ici. A cette heure avancée, cette entente sonnait comme une victoire. 

La suite s’écrit comme une belle combinaison de 3/4. Les passes et les courses sont réussies et l’équipe finit par vraiment voir le jour quelques mois plus tard, en 2001. Les entraînements se font d’abord sur les pelouses des Invalides, non loin du Sèvres, et les matchs à Bagatelle. Et puis le bouclier est brandi : l’équipe obtient un petit terrain au stade Suzanne Lenglen et pourra jouer ses matchs sur le terrain de rugby qui y trône au milieu de la piste d’athlé.

Ne reste plus qu’à trouver un nom à cette nouvelle bande de potes complètement improbable. Les idées fusent mais force est de constater que la plupart des coéquipiers, et surtout les fondateurs, ont quelques bambins. Ce club sera leur nouvelle progéniture. L’idée géniale d’appeler cette équipe les PAPA’S RIAN’S prend alors tout son sens. Un clin d’œil sera donc envoyé aux magnifiques BARBARIANS, ces équipes composées de joueurs qui ne se connaissent pas ou très peu et qui se retrouvent 5 minutes avant le match, ce qui n’enlève rien à leur capacité de se sublimer pendant 80 minutes. 

Joël reste définitivement derrière le bar mais nous accueille pour tous nos événements dans notre QG. Eusébio, en personnage incontournable de ce club et animé par la passion d’un père accompagnant son gamin dans la vie, est passé Président à vie, et continue de jouer son rôle de coach. Pour l’épauler, Rénald l’a rejoint. Lui, il n’en a plus d’épaule, à force d’avoir donné son corps à ce sport et à ce club. Un autre ancien, Pim, nous accompagne le mercredi soir et nous concocte des entraînements plus éprouvants et structurés. 

Pascalou tient les rênes des finances du club et PH, en bon capitaine, dirige ses troupes vers l’objectif à atteindre… s’améliorer sans cesse. Vince a pris en charge les sujets hors terrain : le déplacement de fin de saison, les goodies, ce magnifique site (bien épaulé par Pilou et Chris), et plus s’il en reste, tandis que pour ma part je me régale dans mes missives aux joueurs et dans l’orga des matchs.

Avec une telle équipe, il fallait un nouveau Challenge à relever. Ce sera celui de la Fédération Française du Sport d’Entreprise, ou FFSE, qui rassemble à ce jour plus de 60 équipes et qui propose une formule plus proche de celle d’un championnat. Cette aventure démarre en septembre 2020. Pourvu qu’elle dure au moins 20 ans, l’âge de notre beau club dans quelques mois…

En rejoignant le challenge de la FFSE, nous cherchons à pérenniser une équipe fière de son histoire, prête à relever des défis de taille et par-dessus tout partager les mêmes valeurs et le même plaisir de jouer au rugby avec les copains. Bref, ce n’est plus le rugby de Papa, mais le rugby à la Papa’s !!!