Le contexte
Une semaine après avoir lancé leur saison avec une victoire écrasante, les Papa’s retrouvaient ce samedi matin le Lenglen, avec une furieuse envie de garder leur antre inviolé. L’objectif du jour, outre la victoire, est de (re)trouver
les automatismes qui permettront de produire du beau jeu de mouvement tout au long de la saison. Ça commence pas très bien, les Papa’s décidant de jouer avec les nerfs du coach en arrivant en dilettante bien après l’heure de
RDV fixée. Ce dernier, furieux, décide de partager sa colère (justifiée) avec les joueurs dans les vestiaires. A noter que pendant ce temps-là et en contraste avec l’arlésienne Papa’s, nos adversaires sont sur le pré depuis 10h
avec un échauffement digne du TOP14.
L’adversaire, parlons-en, est aujourd’hui de taille : ancien champion de D4, promis à la D2, le XV du Lion se présente sur le pré avec un costume de costaud, quelques certitudes et un atout de poids : un banc. Le combat s’annonce
dantesque, et va nous permettre de véritablement nous jauger en vue des gros matchs de la saison.
L’équipe
L’effectif présent à l’entraînement cette semaine pouvait laisser espérer une présence nombreuse sur la feuille de match. Malheureusement, avec seulement sept avants titulaires présents, et quatre remplaçants derrière, le combat
à haute intensité qui nous attend pendant 80 minutes a de quoi faire frémir nos cardios.
Baptiste délaisse donc son poste de centre pour monter dans la cage, afin de suppléer en deuxième ligne ; il devrait logiquement être aligné la semaine prochaine en première ligne, puis au poste d’entraîneur avant la trêve hivernale.
Derrière, Lucas, Mathis et Jean honorent leur première cape. Le coach et le capitaine motivent les joueurs en faisant appel à l’honneur des Papa’s présents pour mouiller le maillot !
Les mots d’ordre du jour seront ardeur, tempérament, courage, générosité et vaillance (il faut bien citer Daniel Herrero pour nos lecteurs de plus de 65 ans).
Les ébats
Dès le coup d’envoi, les Papa’s mettent énormément d’envie dans le combat, et installent leurs quartiers dans le camp des Lions. Inspirés, débordant d’envie, les noirs balaient le terrain, alternent entre jeu au près et jeu au
large, mais la défense féline tient bon. Le paquet d’avants commence alors son match titanesque en marquant au fer rouge ses adversaires. Mais malgré une nette domination territoriale à laquelle les Lions ne s’attendaient sans
doute pas, les locaux ne parviennent pas à scorer et repartent bredouilles de cette première joute. Eusèbe, Guitou dans l’âme, demande même à ce qu’on tape les pénalités mais les Papa’s continuent sur le plan de jeu initial.
Lorsque les jaunes et rouges tentent de faire sauter le verrou des locaux, ces derniers sortent les barbelés et s’envoient en défense ; les chocs sont brutaux, les trente acteurs plaquent à tour de bras. Sur des ballons de récupération,
les noirs arrivent à mettre leurs adversaires sous pression, en utilisant un jeu au pied dosé et intelligent ; ils retournent donc s’installer dans la moitié de terrain adverse, et pilonnent leur ligne alors qu’approche la fin
du premier acte.
A la 37ème, alors que le score est de 0-0 et que les visiteurs commencent à s’énerver par frustration de ne pas réussir à mettre leur jeu en place, Babas décide de mettre un coup sur la crinière du Lion, et s’écroule en terre promise
à la suite d’un beau mouvement des avants. La transformation passe légèrement à côté, le score est de 5-0 au moment des oranges, après une bonne séquence défensive.
La première mi-temps ayant été soutenue et intense, les organismes commencent à chauffer. Il va donc falloir se serrer les coudes et rester lucide jusqu’à la fin du match.
On dit souvent que le meilleur moment pour atteindre le moral de l’adversaire est de marquer avant la pause, ou au retour des vestiaires. Hold my beer, les Papa’s décident d’en remettre une couche en début de seconde période :
sur une mêlée, le ballon est écarté et passe de main en main chez les trois-quarts. Après une redoublée, Eric (au passage plaqué en retard, bien sûr sans ballon) récupère le cuir et prolonge au pied pour mettre l’adversaire sous
pression. Victor, qui a bien suivi, déboule sur son aile et s’empare de la gonfle avant d’aplatir (50ème, 10-0). Le coach exulte, et la science a la preuve que le french flair peut-être plus efficace que la pilule bleue.
Le match semble désormais en main, mais attention à la fatigue qui se fait sentir de plus en plus. Héroïques, les Papa’s se donnent sur chaque impact, chaque plaquage, bien encouragés par les coups de gueule d’Eusébio contre l’arbitre,
qui finit par lui demander de regagner sa zone technique (il donnait ses consignes depuis nos cinq mètres, ndlr).
Faisant plus que résister, les noirs se procurent de nouveau une occasion franche, lorsque Thaddée transperce le premier rideau adverse, navigue dans la défense et se présente face au dernier défenseur. Galvanisé par son doublé
du week-end dernier, il délaisse son soutien qui se présentait à hauteur et qui avait un boulevard pour aller à dame, en tentant un crochet sur l’arrière des Lions, mais se fait rattraper. Après analyse, il s’avère que la vie
étudiante est difficile, et qu’une saucisse gratuite c’est un repas complet.
L’intensité ne baissera pas jusqu’à la fin de la partie, qui sera tendue après la réduction du score des visiteurs par leur 8 Golgoth suite à plusieurs pilonnages en règle (70ème, 10-7). Au mental, les noirs ne laissent rien à
leurs opposants, défendant vaillamment leur ligne, sans commettre la moindre faute qui serait une balle de match. L’arbitre finit par annoncer la dernière action. Les Papa’s déploient une nouvelle fois une défense de fer héroïque
et récupèrent une pénalité sur la ligne médiane. Fin du match ? Non, car la touche est inexplicablement donnée à jouer (et en plus de ça pour l’adversaire) sur le dégagement pourtant indirect de Lucas. Mais il en fallait plus
ce samedi matin pour empêcher les Papa’s de gagner ce match. La touche adverse est en effet volée par les locaux, suivie d’un dégagement en touche de Fran avec cette fois le coup de sifflet final donné sous les cris de joie des
Papa’s. Décidément, si les avants se mettent à jouer au pied, on se donne rendez-vous au stade de France en juin pour soulever le bout de bois !
En bref
Dans un match cadenassé ou ça a tapé très fort, les noirs ont montré une cohésion exemplaire pour aller battre un adversaire rugueux et solide. Face à l’absence de banc, chacun est allé chercher un second souffle pour tenir la
cadence et permettre à l’équipe d’enchaîner une deuxième victoire cette saison. Les nouveaux prennent leur place dans le groupe, et chacun a envie de se donner à fond pour la bande. L’affaire était pourtant mal embarquée, mais
les Papa’s ont bel et bien réussi à rendre leur coach fier et heureux !
Autre leçon à tirer de cette rencontre, c’est qu’on peut avoir assez de cardio pour tenir un tel rythme sans s’infliger 200 burpees à l’entraînement qui précède le match !